Le Krach de 1929



Le krach de 1929 est resté dans les mémoires de tous les investisseurs, mais aussi de bons nombres de personnes à travers le monde entier. En effet, le krach de 1929, outre avoir été le premier krach boursier de l'histoire moderne, a débouché sur une crise économique sans précédent et a servi de terreau aux thèses fascistes allemandes et italiennes des années 30. Le krach s'est répandu rapidement dans tous les pays occidentaux, et a causé la ruine, et pour certains le suicide, de nombreux investisseurs. Mais dans quel contexte ce krach a t-il eu lieu ? Quels ont été ces caractéristiques ? Les réponses apportées par les gouvernements ? et les détails de la crise économique qui s'en suivra ?

L'environnement d'avant krach

La première guerre mondiale s'achève grâce au soutien logistique et militaire des Etats-Unis. Le XXème siècle débute ainsi sur une hégémonie américaine, alors que l'économie du XIXème siècle avait été dirigée par la toute puissance Angleterre. Cette victoire, et cette forte croissance développent la confiance des américains. Ces derniers consomment, et de plus en plus à crédit. Téléviseurs, réfrigérateurs, congélateurs, voitures... la production de masse a permis à tout américain de devenir un consommateur de l'ère moderne. Le problème pour les entreprises n'est pas de vendre leurs produits mais bel et bien de les produire en quantité suffisante.
Cette croissance économique, basée à 15% sur le crédit à partir de 1925, fait s'envoler les résultats des entreprises. Ces dernières voient leurs titres grimper inexorablement en bourse. Les américains ont trouvé une nouvelle manière de s'enrichir : acheter des actions pour les revendre plus haut et ainsi dégager des plus-values. La hausse des cours étant ininterrompue, pourquoi ne pas s'endetter pour acheter des actions ? C'est ce que font en masse les particuliers, et les banques n'hésitent pas à prêter de fortes sommes pour de tels investissements. Les Etats-Unis comptent rapidement 15 millions d'investisseurs en actions à travers tout le pays.
Toutefois, les prémisses d'un retournement se font sentir. Certains n'hésitent pas à observer que la majorité des nouveaux titres introduits sur le marché étaient destinés à racheter d'autres titres. Les entreprises n'augmentent plus leur capital pour se développer mais pour acquérir d'autres titres.

Le Krach de 1929 ou Jeudi Noir

Le principal détonateur du krach de 1929 est lié à la hausse des taux d'intérêts. De 1927 à 1929, les taux d'intérêts sont montés de 4,06% à 7,6%. Cette hausse s'explique à la fois par la recrudescence des achats à crédit tant pour l'investissement en actions que pour l'achat de biens d'équipement. La seconde cause de cette haisse des taux est à chercher dans de forts besoins de capitaux à l'étranger. Les Etats-Unis exportent d'importantes masses de capitaux à l'étranger et accroissent ainsi les taux d'intérêts.
Beaucoup d'investisseurs ayant acheté leurs titres à crédit, ne peuvent plus rembourser les intérêts qu'ils doivent verser, la hausse des actions devenant inférieure au coût de l'emprunt. Le cycle vicieux est entamé.

Le Jeudi 24 Octobre 1929, ou Black Thursday, ou "Jeudi Noir" voit ainsi plus de 13 millions de titres s'échanger. Les investisseurs sont paniqués et vendent en masse leurs titres pour éviter de voir leurs actions s'effondrer. A l'époque les coupes-circuits n'ont pas encore été inventés (ils ne le seront qu'après le krach de 1987, en 1988) et rien n'arrête la chute des titres.
Dans l'après midi, un ensemble de banques se réunit pour enrayer la chute et injecte des capitaux sur le marché en achetant de nombreux titres. La baisse est limitée quelques temps mais n'empêche pas le DJIA, l'indice phare de la Bourse de New York, de clôturer la journée en recul de 12,8%.
A la clôture du marché, de nombreux courtiers et banques constatent que les comptes de leurs clients sont débiteurs pour certains. En effet, beaucoup d'investisseurs ont acheté à crédit, comme il est possible de le faire actuellement sur le SRD en France par exemple. Un investisseur qui a emprunté 10.000$ à sa banque a versé en garantie 2.000$ en actions. Avec ces 10.000$, l'investisseur a acheté de nouvelles actions. Il se retrouve donc avec 12.000$ de titres, et 10.000$ d'emprunt. Si ses titres chutent de 12,8%, il perd 1.536$ soit 76,8% de sa garantie. Le courtier n'a d'autres choix que de vendre les titres mis en garantie pour clôturer la position de l'investisseur. Ce nouvel afflux d'ordres de vente trouve son paroxisme le mardi 29 octobre. Alors que les séances précédentes ont été relativement calmes, les volumes du 29 Octobre touchent un nouveau plus haut avec 16 millions de titres échangés.

Au 1er Janvier 1930, les principales valeurs ont perdu 25% de leur valeur. Des titres comme Du Pont de Nemours ont abandonné 90% de leurs valeurs ! 96% pour Daimler Chrystler !




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